lundi, septembre 29, 2008
Mefisto for ever (Guy Cassier, 2008)
Je ne suis pas une grande consommatrice de théâtre, mais cette année j'ai décidé de m'y mettre grâce aux prix pour le moins très attractifs du théâtre de la ville. Or il se trouve que ce théâtre montre en ce moment un triptyque passionnant sur le pouvoir, mis en scène par Guy Cassier, un jeune metteur en scène Belge. La première partie de ce triptyque, Mefisto for ever, est une adaptation du roman de Klaus Mann, le fils de Thomas, Mefisto, et se penche sur la relation complexe entre l'art et le pouvoir. La pièce commence dans les années 30 à Berlin en plein montée au pouvoir d'Hitler et des Nazis, et nous montre une troupe de théâtre et son directeur répétant Hamlet. Dès l'annonce de la victoire d'Hitler aux élections, certains membres de la troupe décident de s'exiler, alors que le directeur et acteur Kurt Köppler décide de rester en Allemagne pour essayer de résister de l'intérieur au nouveau régime. Est-il possible de s'opposer à une dictature au moyen de l'art et de la beauté : voilà donc la question que pose la pièce. La question m'apparaît quelque peu biaisée puisque la réponse semble d'avance être négative. En effet, on sait bien que face à un tel régime, un régime totalitaire qui plus est, l'artiste ne peux pas résister de l'intérieur, puisque la séduction que représente le pouvoir politique finit par corrompre lentement l'artiste en l'entraînant de plus en plus profondément dans l'abîme de la collaboration. Tout au long de la pièce, les artistes répètent différentes oeuvres classiques, telles qu'Hamlet, Richard III, Roméo et Juliette, la Cerisaie et bien entendu le Faust de Goethe qui a rendu célèbre le personnage principal de la pièce, et qui sert de métaphore au destin de cet acteur. La problématique n'a franchement rien de nouveau à mon avis, dans la mesure où le théâtre s'est attaché à représenter le pouvoir depuis son origine, mais la pièce n'en était pas moins magnifique. Ce qui m'a surtout impressionnée, c'est la beauté purement visuelle du dispositif scénique avec l'utilisation d'images vidéos qui apportaient une dimension cinématographique à la pièce, notamment en ce qui concernait le jeu des acteurs.
samedi, septembre 20, 2008
Une relation mystérieuse
La relation entre un lecteur et un écrivain reste pour moi un mystère. Car quoi de plus intime que ce lien fragile qui nous relie à l'oeuvre d'une personne qui nous est non seulement totalement étrangère, séparés que nous sommes par la langue, la culture, et souvent par la géographie, mais qui peut également être morte, parfois depuis des siècles. Et pourtant nous continuons à lire Shakespeare, les auteurs des lumières, les poètes romantiques, les romanciers du XIXe siècle et les écrivains modernistes. Mais ce qui est sûr, c'est que chaque lecteur a ses préférences et ses anathèmes, ses favoris qu'il lit et relit sans cesse, et ses aversions.
Pourquoi aime-t-on tel auteur et non tel autre ? Voilà une question que je me pose sans cesse, étant moi-même parfois très changeante dans mes affections littéraires. Il y a quelques années, j'ai dû étudier "The Mill on the Floss" de George Eliot dans le cadre de mes études. Qu'est-ce que j'ai pu détesté ce roman, qui me paraissait un sommet de moralisme victorien et d'ennui, les deux idées étant conjointes dans mon esprit. Or, il se trouve qu'il y a quelques semaines j'ai décidé de me plonger dans un autre roman du même auteur, Middlemarch, afin de me familiariser avec l'écriture féminine au XIXe siècle. Et là soudain, j'ai eu une révélation: j'ai adoré le roman, et son auteur. Pour moi, George Eliot représente même un sommet de la littérature mondiale, au même niveau que Tolstoi ou Victor Hugo. Mais le plus bizarre est le même phénomène s'est récemment produit avec "Jane Eyre", et avec "A Multiplicity of Sins" de Richard Ford, deux livres que j'avais lus dans le passé et détestés, et qui désormais me semblent merveilleux et passionnants. Pourquoi ces changements d'opinion ? Franchement, je n'en ai aucune idée. Cela doit être l'âge, ou l'expérience...
dimanche, septembre 14, 2008
"Laïcité positive"
Visiblement le président de la république a un petit problème de vocabulaire, et devrait aller consulter un dictionnaire de la langue française pour vérifier la définition du mot "laïcité". En effet, la laïcité c'est pour reprendre le Petit Robert le "principe de séparation de la société civile et de la société religieuse, l'Etat n'exerçant aucun pouvoir religieux et les Eglises aucun pouvoir politique". Donc la laïcité, c'est la neutralité de l'Etat en matière de religion. Et un chef de l'Etat français qui se respecte et surtout qui respecte la France devrait éviter de vouloir tout bousculer à ce sujet parce qu'il se croit aux Etats-Unis. La France n'est pas les Etats-Unis, nous avons pas de religion civile, pas de prière à l'école, et pas de référence à Dieu sur les billet, ou lors des discours officiels. Comme dirait Barack Obama, "Assez". Assez de discours moralisateurs osant sous-entendre qu'il n'aurait pas de morale en dehors de la religion, assez des affirmations sur les racines chrétiennes de la France (nous avons des racines chrétiennes, mais aussi des racines païennes, ainsi qu'une longue tradition d'athéisme, et il serait bon de le rappeler), assez du pseudo-concept de "politique de civilisation" qui sonne en fait comme un dangereux retour aux idéologies du colonialisme. Assez.
vendredi, septembre 12, 2008
L'identité de la France
Je viens de lire dans un numéro de juillet de Marianne (n°585) un très bel entretien avec l'écrivain grec Vassilis Alexakis ayant pour sujet l'identité française. Il se trouver qu'Alexakis parle couramment français, a vécu en France dans les années soixante (et vit désormais en alternance entre Athènes et Paris), et surtout écrit en français. Or, quand on lui demande ce qu'est pour lui l'exception française, il répond très simplement que ce sont les droits de l'homme (ou les droits humains pour les féministes et les autres). L'identité de la France, c'est les droits de l'homme, et cette spécificité serait inscrite jusque dans notre langue. Or selon lui, le carcan que l'on essaie d'imposer à la langue française en réprimant les langues régionales est une atteinte à notre langue, car elle s'attaque à l'identité de ce pays, qui est d'ouvert sur le monde. De même toute la politique de Sarkozy représente un véritable danger pour ce pays en le plongeant dans une logique capitaliste et mercantile et en poussant plus avant l'enfermement de la France sur elle-même. En lisant cet entretien, je me suis retrouvée dans ses paroles, car chaque jour je me réveille en me demandant ce que devient ce pays. Pour moi, la France a toujours été la patrie des droits de l'homme, et j'ai bien l'impression qu'une sorte de cancer est en train de s'attaquer à la France. Le problème est maintenant de savoir quel traitement on va pouvoir mettre en place, et si on va pouvoir le mettre en place.
mercredi, septembre 10, 2008
Solving the mysteries of the Creation or the end of the world
I was watching the Today show when suddenly I was struck by this eternal question : is it so difficult for the Americans to accept that sometimes the Europeans can actually make a major breakthrough in science and technology ? Yet it happened today, this morning more precisely, when European scientists from the Cern (the European Organization for Nuclear Research) started their "Bing Bang" experiment, thus recreating the very first moments of our universe. When you think about it, you have to be impressed by this achievement. Reenacting the Big Bang and solving the mystery of the creation is no small thing. But for the anchors of the Today Show it was the end of the world, because some German scientist said that we could all end up swallowed upin a giant black hole due to this experiment. Guess what ! Nothing happened, and the world is going just fine (or at least not worse than before the test started).
mardi, septembre 09, 2008
Defending the constitution
There is such a thing as the Center for Constitutional Rights in the United States. Personnally it cheers me up to know that the oldest Constitution in the world and the civil liberties engraved in it are defended by an association. It also shows how sacred the Constitution is in the US, and how it's defense is at the heart of the struggle for civil liberties. I discovered this association because as a member of the French league for human rights (LDH) I received e-mails about the complaint filed by the CCR and the LDH (and other human rights associations) against former Defense Secretary Donald Rumself for acts of torture. Unfortunately the complaint was dismissed by a French court, which decided to grant immunity to Donald Rumsfeld. But it's always good to know we are not alone in our fight for democracy and civil liberties.
Nuisances sonores
Qu'il est difficile de se concentrer sur un livre de droit constitutionnel traitant du pouvoir exécutif aux Etats-Unis quand on est pollué par le bruit de travaux dans l'appartement de dessous ! C'est une vraie nuisance sonore que ces bruits de marteau, de perceuse électrique. Quand en plus on souffre du dos, comme c'est mon cas en ce moment, cela ne facilite pas la tâche. Même mes chats ne peuvent pas dormir, et empêcher un chat de dormir, c'est vraiment criminel.
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