vendredi, octobre 03, 2008

Wolfskers, mise en scène de Guy Cassier, 2008

Trois hommes, enfermés dans des boîtes, enfermés dans leurs consciences. Trois dictateurs. Lénine, Hitler, Hirohito. Bien sûr ils ne se rencontreront jamais, ils ne feront que passer les uns à côté des autres. Sur la scène du théâtre de la ville, s'est ainsi déroulé un étrange spectacle montrant ces trois dictateurs, tous très différents, dans un moment d'intimité où il n'exercent pas le pouvoir, mais son plutôt prisonniers du pouvoir, et à la merci d'un entourage qui les manipule. Le malaise que l'on pouvait ressentir à la vision de la trilogie d'Alexandre Sokourov, qui a servie d'inspiration à cette pièce, est toujours présente. Car après tout, peut-on vraiment ressentir de la pitié, voire de la compassion, pour ces hommes qui ont conduit au massacre de millions d'autres hommes, de femmes et d'enfants ? Autant Hirohito peut attirer notre sympathie dans la mesure où ce n'est qu'un enfant incapable de vivre sa vie sans l'aide de ses serviteurs, passionné de botanique et de poésie, qui finit par se rendre compte des crimes auxquels il a participé, probablement sans s'en rendre compte puisque le pouvoir réel était aux mains de l'armée. Autant pour Lénine et surtout pour Hitler, j'ai trouvé plus difficile de pouvoir éprouver ne serait-ce que de la pitié pour ces personnages. Par contre, ce qui était passionnant, c'est le dispositif scénique avec l'utilisation d'images vidéos, de la musique et tout le travail purement plastique qui permet au réalisateur de dialoguer avec les films de Sokourov tout en gardant son originalité propre.

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