dimanche, octobre 12, 2008
Atropa, Guy Cassiers,
Atropa a été de loin la pièce que j'ai le plus apprécié du triptyque présenté par Guy Cassiers au Théâtre de la ville, mais c'est sans doute dû au fait qu'elle s'attache au sort des femmes en temps de guerre, et à leurs souffrances aux mains d'hommes cruels. En effet, Atropa nous montre Agamemnon entouré de ses victimes. Tout d'abord sa femme et sa fille, Clytemnestre et Iphigénie, puis Hélène, qui a servi de prétexte pour déclencher la guerre entre les Grecs et les Troyens, et enfin les Troyennes, Andromaque, Cassandre et Hécube. Ce dernier volet de la trilogie du pouvoir nous montre donc les atrocités commises au nom de la civilisation, l'auteur de la pièce, Tom Lannoye, faisant même reprendre à Agamemnon les discours de George Bush et de Donald Rumsfeld sur la guerre en Irak. Toutes les guerres se ressemblent, et rien n'a changé depuis les tragédies Grecques. La pièce est brutale, et même viscérale, d'une manière dont les deux autres pièces ne pouvaient l'être, les cinq héroïnes conjuguant leurs voix dans un cri déchirant de douleur. Car face à la logique implacable de la guerre qu'Agamemnon représente, ces cinq femmes opposent non seulement leur dignité, mais également leur courage, et leur profonde moralité.
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